LA TOUR-DE-PEILZ | L’agriculteur Willy Bühlmann souhaite installer 280 panneaux photovoltaïques sur le toit de sa ferme. De quoi éclairer chaque année une quinzaine de ménages

© CHANTAL DERVEY | Willy Bühlmann, agriculteur

Willy Bühlmann, agriculteur, croit aux énergies renouvelables. Moyennant l’aval de Berne, le toit de sa ferme (en contrebas) pourrait accueillir la plus grande installation de panneaux solaires de la Riviera.

Raphaël Delessert | 27.01.2009 | 00:00
On a tous déjà croqué dans une de ses pommes, vendues sur la Riviera exclusivement. Agriculteur à La Tour-de-Peilz depuis plus de quarante ans, Willy Bühlmann cultive près de 18 hectares sur les hauts de la commune. On y trouve des vignes et des vergers; raisin, pommes, poires, pruneaux ou cerises sont vendus pour moitié à des commerces de la région, pour l’autre moitié directement à la ferme. «Il y a un engouement croissant pour la vente directe. De mon côté, outre le caractère écologique de la démarche, j’y trouve des intérêts financiers, puisqu’il n’y a plus d’intermédiaires, et humains, à travers les contacts avec ma clientèle», explique Willy Bühlmann.
Enclin à promouvoir les aliments de saison et de proximité, l’agriculteur souhaite depuis trois ans ajouter une nouvelle corde à son arc écolo en installant des panneaux solaires sur le toit de son exploitation. Un souhait qui pourrait devenir réalité dès l’été prochain, avec la pose de 280 panneaux photovoltaïques noirs, couvrant une surface de 341 m2, sur son toit. Il s’agirait dès lors de la plus grande installation de ce type sur la Riviera. «Planes et sans cheminée ni velux, les toits des exploitations agricoles se prêtent particulièrement bien à de larges surfaces», note Nico Lugt, de la société spécialisée Sunergic. Production annuelle minimale: 50 000 kW/h, soit de quoi alimenter en électricité une quinzaine de ménages tout au long de l’année. Reste encore, détail non négligeable, à débourser 400 000 francs pour l’achat et l’installation des panneaux.
Là, Willy Bühlmann espère bénéficier de l’offre faite aux producteurs d’électricité par l’Office fédéral de l’énergie. En substance, le courant est entièrement injecté sur le réseau à prix coûtant. La Confédération, par le biais d’un fonds spécial, garantit au producteur d’électricité issue d’énergies renouvelables qu’il pourra vendre son courant pendant vingt-cinq ans. A La Tour-de-Peilz, l’électricité produite par Willy Bühlmann pourrait ainsi lui rapporter quelque 30 000 francs par année. Les panneaux seraient ainsi amortis en une quinzaine d’années, calcule-t-il.
Sur liste d’attente
Le projet attend encore l’aval de la société de réseau nationale chargée de gérer les demandes; or, l’intérêt pour les offres de rétribution du courant photovoltaïque est grand, et les prétendants se comptent par milliers dans toute la Suisse.
Résultat: l’agriculteur est sur liste d’attente. «J’ai bon espoir que mon projet aboutisse. Cette démarche est dans la logique de ce que je fais déjà.» Rappelons que, à l’horizon 2030, la Confédération espère que 10% de l’électricité consommée en Suisse seront produits à partir d’énergies renouvelables (solaire, éolienne ou hydraulique).

Source URL (Extrait le 22.02.2009 – 12:05): http://www.24heures.ch/vaud/actu/fruits-espere-vendre-energie-solaire-2009-01-26